Voila mon tout premier O.S, donc désolé s'il n'est pas tellement bien...
Deux ans. Deux ans maintenant. Deux ans que tu es parti, ou plus tôt, deux ans que je t’ai laissé partir. Deux ans que je repense à ce moment. Deux ans que ton visage me hante. Deux ans que j’ai du mal à dormir. Deux ans que je repense à ce que tu m’as dit. Deux ans que je tiens, sans toi. Deux ans que je te l’ai promis. Mais à quoi ça sert de vivre, si la personne la plus chère à nos yeux, celle pour qui on donnerait sa vie, celle qui est notre vie, pars en nous laissant seul derrière ? Et cette personne, pour moi, ce n’est pas n’importe qui, c’est toi, mon frère, mon jumeau, mon Tom.
Je me souviens, c’était une journée de pluie. J’ai reçu un appel en plein milieu de l’après-midi: c’était l’hôpital. On m’a dit que tu avais eu un grave accident, que tu t’étais fait renverser par une voiture, et qu’il y avait des possibilités que tu ne t’en sortes pas. On m’a demandé de venir au plus vite. C’est ce que j’ai fait. Cinq minutes après, je suis arrivé. J’ai couru jusqu’à l’accueil, j’ai demandé où tu étais passé, et on m’a dit que tu avais été opéré. Là, un médecin est venu, et il m’a dit que tu étais endormi, avec une aide respiratoire, et que si tu ne mourrais pas, toute ta vie, tu serais invalide. Il m’a ensuite emmené vers ta chambre. Arrivé devant la porte, il m’a laissé en me disant bonne chance. Je dois t’avouer que j’ai eu peur, peur de te revoir, peur de devoir affronter ton regard. Ma main a avancé toute seule vers la poignée ; une fois dessus, j’ai ravalé mes sanglots, pour être fort devant toi, et je suis entré. Tu étais là, allongé sur ce lit d’hôpital, avec comme seul lien à la vie cet appareil respiratoire. Tu as ouvert les yeux, et lentement, tu m’as souri. Je me suis approché de toi, et je t’ai pris la main. Elle était froide, comme si tu n’étais plus. Alors doucement, je t’ai dis que, quoiqu’il arrive, je serai toujours présent pour toi. Là, tu m’as regardé droit dans les yeux, tes yeux si profonds, et tu m’as demandé, d’une voix à peine audible, de te rendre un dernier service. Je t’ai répondu que je ferai tout ce que tu voulais. Alors, tu m’as murmuré ta demande. Quand je l’ai entendu, mes larmes se sont mises à couler sur mes joues, pour n’en plus finir. Je ne pouvais pas faire ça, c’était au-dessus de mes forces. Je t’ai regardé en te suppliant du regard de changer d’avis, mais je pouvais lire dans tes yeux toute la détermination qu’il y avait. Car oui, il faut beaucoup de détermination, et beaucoup de courage, pour demander à son jumeau de débrancher l’appareil qui vous maintient en vie. Tu m’as alors dit que je t’avais promis de faire tout ce que tu voulais, alors, dans un hochement de tête positif, je lui dis que je le ferai, si c’était vraiment ce que tu voulais. Tu m’as alors souri. Puis, lentement, tu m’as demandé de te promettre quelque chose, tu m’as demandé de te promettre de ne pas te suivre. Je t’ai alors dit que sans toi, ça ne servait à rien de vivre, mais tu m’as demandé de te le promettre, alors je te l’ai promis. Là, dans ton regard, je pouvais voir que le moment était venu. J’ai alors débranché l’appareil. Dans un dernier murmure, tu m’as dit « Je t’aime p’tit frère ». je t’ai répondu que moi aussi je t’aime, et ce à tout jamais. Après mes paroles, tu as rendu ton dernier souffle. Je suis sorti de l’hôpital, mes larmes ne voulant plus s’arrêter de couler.
Cette journée, j’ai perdu mon cœur, car il est parti avec toi ; j’ai perdu ma vie, car ma vie, c’est toi, et toi, tu es parti. Je n’ai plus jamais souri, car sans toi, tout cela m’importe peu. Oui je t’avais fait une promesse, la promesse de ne pas te suivre, mais ça fait deux ans que je tiens, et aujourd’hui, je ne plus. Toi seul avait le don de me faire rire ; toi seul avait le don de me faire sourire ; toi seul pouvait me rassurer quand j’avais peur ; toi seul pouvait me consoler quand j’étais triste ; et c’est pour toi seul que moi, je chantais.
Cette nuit, je briserais la promesse que je t’ai faite. Cette nuit, ce sera la fin de ma vie. Cette nuit, toute la douleur que j’ai accumulé, ce sera du passé, car je vais m’envoler, pour être enfin à tes côtés.